Niger: le gouvernement veut s'attaquer au trafic d'êtres humains
Publié par rFI · Lundi 28 Mar 2022
Niger: le gouvernement veut s'attaquer au trafic d'êtres humains
Près de 600 Nigériens sont arrivés à Niamey en provenance du Sénégal, dans la nuit de vendredi à samedi, dans une opération de rapatriement. Un reportage au Sénégal a révélé les conditions de vie de nombreux migrants nigériens, en train de quémander dans les rues de Dakar. Le gouvernement nigérien accuse les trafiquants d'êtres humains et entend lutter contre ce fléau.
C'est un phénomène qui a surpris les autorités nigériennes. Au Sénégal, des centaines de ressortissants nigériens se sont retrouvés dans la misère, contraints à errer dans les rues de Dakar en quête d'argent. Face à ces révélations, le président Mohamed Bazoum a convoqué une réunion.
Alors que 600 personnes sont revenues au Niger, Tidjani Idrissa Abdoulkadri, porte-parole du gouvernement, a évoqué leur sort au micro de Sébastien Németh : « Il s'agit, pour l'essentiel, de femmes et d'enfants. Ils seront pris en charge à Niamey, mais à la fin, ces personnes doivent être convoyées chez elles. »
« Attaquer le problème à sa racine »
Tidjani Idrissa Abdoulkadri pointe la responsabilité des trafiquants d'êtres humains. Selon lui, ces Nigériens obligés de demander l'aumône « ne sont pas à Dakar pour des questions d'insécurité », mais à cause de « l'existence de réseaux de trafiquants de femmes et d'enfants ». « Je ne peux pas comprendre qu'une maman ou un papa confie un enfant à une personne, fuse-t-elle, une personne connue. C'est contraire à nos valeurs, à la religion et à la loi. Il n'y a pas de raison économique objective qui puisse fonder cela », affirme-t-il.
Le porte-parole assure que « le gouvernement va prendre toutes les mesures qui s'imposent face à cette situation ». « Les responsables doivent se retrouver devant la justice, comme le veut la loi. Mais au-delà, le gouvernement doit s'engager de manière résolue à attaquer le problème à sa racine, de manière à apporter des solutions définitives à ce fléau qui discrédite notre pays », précise-t-il.