Formation professionelle
Alphapprenti
La formation d’apprentis, adolescents-tes, jeunes adultes non scolarisés par l'alphabétisation, le travail en entreprises et des cours professionnels.
Notre engagement veut soutenir cette réalisation dans la durée, tant et aussi longtemps que la pérennité de l’activité n’est pas assurée.
JUSTIFICATION DU PROJET
Citation du document initial d’APA :
« Le recensement général de la population et de l’habitat de 2001 a mis en relief l’extrême jeunesse de la population. Les moins de 18 ans représentent 50,5% ; les moins de 30 ans près de 75%. Environ 80% des demandeurs d'emploi ont moins de 35 ans. Selon un rapport publié récemment par l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE), la demande est au moins deux fois plus importante que l’offre et les demandeurs se caractérisent par une majorité de jeunes sans aucune qualification.
Le pouvoir d’achat est très faible : 63 % de la population vit en deçà du seuil de pauvreté, dont 34% en dessous du seuil d’extrême pauvreté. Cette situation limite considérablement la capacité à prendre en charge les dépenses relatives à la formation par les individus, les familles ou les communautés.
- La faiblesse de l’accès à l’éducation et à la qualification professionnelle : le taux d’analphabétisme des adultes est estimé à 80 %. Quatre adultes sur cinq ne savent ni lire ni écrire (dont 7 femmes sur 8). Le taux national de scolarisation primaire est de 45 % et de 38 % en zone rurale. Un nombre important d’élèves abandonnent le cycle primaire en cours de route. Le taux de chômage est estimé à environ 38% pour les personnes âgées de 15 ans et plus, inscrites à l’ANPE. 75,5% des demandeurs d’emploi n'ont aucune expérience en matière d'emploi, près de 53% n'ont jamais été scolarisés, alors que seuls 3,2 % des demandeurs d'emploi ont un diplôme de l'Enseignement Technique et Professionnel. Il est extrêmement probable qu’une majorité de sans emploi, ignorant l’existence de l’ANPE ou doutant de ses possibilités d’offrir un travail, n’y est pas inscrite. Dans cette perspective, le nombre réel de sans emploi serait à doubler, voire plus.
- L’exploitation d’enfants jeunes travailleurs : la moitié des enfants de 5 à 21 ans travaillent, et souvent dans les pires formes de labeur, tels que les travaux dangereux dans les carrières, mines et rizières.
- L'accroissement important du taux démographique et une prédiction du doublement de la population dans les vingt ans à venir (22,5 millions en 2025 selon la projection de l’Institut National de la Statistique, INS). Le Niger connaîtra très prochainement une demande additionnelle très importante de nouveaux demandeurs d'emploi chaque année.
Cette forte demande des sans travail constitue une pression considérable sur le marché de l'emploi et crée un facteur d’instabilité sociale et politique. Ces données démographiques doivent être croisées avec les perspectives économiques qui déterminent les besoins en qualification, en vue d’articuler les politiques de développement économique et les politiques sociales d’emploi et d’insertion des jeunes. Elles doivent aussi l’être avec les perspectives de préservation et de consolidation de la paix, condition sine qua non du développement et de l’atteinte des Objectifs du Millénaire de Développement (OMD) à l’horizon 2015. Le chômage et le sous-emploi contraignent les jeunes à s’aventurer très souvent dans des actions irréfléchies et périlleuses. Désœuvrés et inoccupés, ils constituent une proie à l’enrôlement dans les conflits armés, au banditisme organisé. Leur désarroi est tel qu’ils se laissent manipuler et s’offrent à toutes les opportunités, bonnes ou mauvaises, qui se présentent à eux. Les crises libyennes et maliennes aggravent ce danger en même temps qu’elles pèsent sur la situation du travail par le retour massif des Nigériens au pays, jeunes pour la plupart.
L’économie informelle a un poids non négligeable ; 60% du PNB. Dans ce secteur, les travailleurs sont formés sur le tas. Les progrès techniques pénètrent difficilement ce milieu. La qualité des services et des produits s’en ressent. L’amélioration du niveau de qualification de l’ensemble des acteurs de ce secteur, et notamment des jeunes, doit être une priorité.
Les interventions ponctuelles et isolées sont insuffisantes pour circonscrire le problème de la non-qualification et du manque de débouchés. La démarche fait appel à la mise en commun des efforts, à la recherche action et à la concertation continue entre les intervenants ; qu’ils soient des pouvoirs publics, du secteur privé ou de la société civile. Des projets sont en cours, des programmes de coopération y participent, en collaboration avec l’Etat du Niger. L’ouverture d’un Centre de formation professionnelle et de développement communautaire à Agadez est prévue. »
OBJECTIFS ET MOYENS
Objectifs généraux :
Prenant acte du constat décrivant les difficultés de la jeunesse, le projet vise à promouvoir une formation professionnelle et une alphabétisation de qualité de jeunes non ou déscolarisés en âge de travailler et issus de familles pauvres.
Agir simultanément pour l’acquisition des connaissances scolaires de base et des compétences professionnelles élémentaires permettant d’ouvrir des opportunités d’embauche.
Soutenir les familles dans leurs efforts auprès de leurs enfants en difficultés parce que sans travail ou sans formation suffisante.
Objectifs spécifiques :
Les journées d’apprentissage sont partagées entre des heures d’alphabétisation et des heures de travail auprès d’un artisan de la place. Chaque semaine l’apprenant se rend à des cours professionnels spécifiques à son domaine de travail. Les heures consacrées à l’alphabétisation permettent également une formation plus générale, instruction civique, histoire, géographie règles de base de gestion.
Résultats attendus :
Au terme des deux années scolaires les apprenants sont en mesure de s’insérer dans un emploi, ils ont acquis des instruments généraux nécessaires à leur indépendance. Si le recrutement de jeunes n’a pas posé de problème, les difficultés d’une telle démarche reposent sur la capacité à faire l’ensemble du parcours, raison pour laquelle les jeunes sont suivis sur leur place de travail par une personne qui fait la liaison avec le domaine scolaire et qui aura également des contacts avec la famille.
Le projet :
Afin de contribuer à l’accès des jeunes déscolarisés ou non scolarisés à une formation professionnelle et technique de base en vue de leur insertion dans le tissu communautaire de production, l’association Point d’appui entreprend son troisième projet dans le domaine.
Les objectifs visés sont que les jeunes, ainsi formés, assoient des stratégies leur permettant de se stabiliser dans leur région et qu’ils intègrent une vision positive de la vie qui les départira de toute idée contraire au principe de la citoyenneté responsable.
- La population cible : Les jeunes âgés entre 14 et 25 ans, issus de familles démunies, de la commune d’Agadez et des environs.
- Les bénéficiaires : 25 jeunes recrutés via l’Association Point d’Appui et la Plateforme Orientation-Jeunesse de Swisscontact à Agadez.
- La durée : Le projet se déroule sur 2 années scolaires, d’octobre 2013 à septembre 2015.
- La collaboration avec la DRFP : La Direction Régionale de la Formation Professionnelle (DRFP) est impliquée pour une supervision technique du projet et pour la recherche d’enseignants en théorie professionnelle.
Cours théoriques : Ils sont élaborés de manière détaillée par branche. Ils portent sur la connaissance de base des spécificités des métiers. La durée et les contenus sont consignés dans un programme discuté avec la DRFP.
Les apprentissages : 3 métiers au moins sont mis à disposition des jeunes, selon le choix qu’ils font. L’expérience montre qu’ils choisissent invariablement la couture et la mécanique. Nous insisterons pour les orienter vers une troisième profession, à choisir. Ils se rendent dans l’atelier d’un maître artisan chaque jour, après le cours d’alphabétisation. Le chargé des apprentissages veille au bon déroulement des apprentissages et remédie aux problèmes rencontrés.
Concernant l’apprentissage en couture, la coopérative pour la formation et le perfectionnement des tailleurs, Tchilmidas, reçoit 12 apprentis chaque jour et donne une formation théorique et pratique dans son atelier de formation du village artisanal. En 2ème année, un stage d’un mois auprès d’artisans est prévu afin de se familiariser avec la production.
L’alphabétisation : Les 10h de cours sont répartis du lundi au jeudi. Les matières enseignées sont le haoussa (apprentissage de la lecture, écriture, expression orale), le calcul (les 4 opérations de base et des problèmes liés à la vie courante), des thèmes éducatifs sur l’hygiène, les soins aux maladies courantes et leur prévention, la désertification, etc. En 2ème année, lorsque l’écriture et la lecture sont à peu près maîtrisées, sont introduits des rudiments en géographie, histoire, instruction civique, gestion d’un petit commerce.
Prix pour les apprentis : 2’000 FCFA par an, payable en une ou plusieurs fois. Le matériel scolaire nécessaire est mis à la disposition des élèves ; livres, ardoises, cahiers, crayons, gommes, stylos, etc.